Nouvelles recherches sur les fossiles des terrains secondaires de la Province de Luxembourg

F. Chapuis – 1858

“ Lorsque, vers la fin de l’année 1851, nous eûmes terminé notre premier travail sur les fossiles des terrains secondaires de la province de Luxembourg, il nous restait en collection un certain nombre d’espèces dont il nous a été impossible de faire la détermination, par suite du mauvais état des exemplaires ; d’autre part, nous voyions signalées par les auteurs, dans les couches analogues des contrées voisines, des espèces nombreuses, remarquables, caractéristiques, que nous n’avions pas rencontrees dans nos recherches ; ces deux motifs nous engagerent puissamment à poursuivre nos investigations.

Au mois de septembre 1852, je me trouvai de nouveau avec mon ami et collaborateur, le docteur G. Dewalque, sur les terrains à explorer. Nous avons pu consacrer six semaines à de nouvelles recherches, et certes, j’éprouve aujourd’hui la satisfaction de voir qu’elles n’ont pas été infructueuses ; car le nombre des espèces sera à peu près doublé.

Ajoutons que M. Dewalque a fait un troisième voyage dans la province et le grand-duché de Luxembourg, en vue d’éclaircir certains points de stratigraphie. Il a pu recueillir encore quelques fossiles nouveaux pour notre Faune, et pendant son séjour à Luxembourg, la Société des sciences natur·elles du Grand-Duché a bien voulu lui permettre d’emporter les fossiles de son musée qui pouvaient nous être de quelque utilité. Que Ia société veuille recevoir l’expression de nos sentiments de gratitude pour la bienveillance qu’elle nous a montrée en diverses occasions.

Mes études universitaires terminées, j’ai quitté la ville de Liége, et la pratique de la médecine ne me permettant pas d’y revenir souvent, j’ai dû, bien à regret, renoncer à une collaboration utile et pleine de charmes. En conséquence, le travail que j’ai l’honneur de présenter aujourd’hui à l’Académie royale de Belgique est le résultat de mes recherches ; recherches longues et arides sans doute, mais que je me rappellerai avec plaisir et bonheur, si l’Académie veut bien accueillir ce mémoire et le juger digne de figurer dans ses recueils.”

F. Chapuis – Verviers, le 17 mars 1858.

 

Ouvrage de 194 pages, au format 21 x 29,7 cm avec 20 planches, imprimé dans le respect de l’édition originale en noir et blanc, sur un bouffant 90 gr ivoire, couverture mat 300 gr.

  • Prix de l’ouvrage : 30€
  • Frais de port : 8€ (10€ pour 2 volumes)

Cette première description du Pliensbachien inférieur de la Vendée (France) est permise par l’étude d’une nouvelle coupe située sur la commune du Bernard et, pour comparaison, de cinq autres coupes de Vendée littorale et de Vendée méridionale.

L’étude stratigraphique de détail est précisée ainsi que le contexte sédimentologique, paléoécologique et paléogéographique local. Les ammonites y sont remarquablement diversifiées. Quatre vingt dix huit taxons d’ammonites distincts sont décrits et illustrés dans cet ouvrage. Cette étude a permis une nouvelle définition de plusieurs taxons. Deux sont érigés au rang d’espèce nouvelle : Uptonia atlantica nov. sp., qui prolonge dans la Sous- Zone à Masseanum le clade monophylétique des Uptonia ; Aegoceras truemani nov. sp., première espèce d’Aegoceras de la Zone à Davoei.

Plusieurs autres, qui étaient peu connus et peu utilisés, sont réhabilités, tels Platypleuroceras amplinatrix, Acanthopleuroceras quadratum et Uptonia regnardi dont un néotype est ici désigné. Une nouvelle interprétation de l’espèce Uptonia jamesoni est proposée. La résolution biostratigraphique autorisée, notamment par la coupe du Bernard, a permis de répartir les ammonites du Pliensbachien inférieur en 23 biohorizons distincts qui sont corrélés avec la biozonation standard en vigueur dans la Province nord-ouest-européenne.

L’originalité des associations est cependant marquée par la présence, dans la Zone à Ibex, de plusieurs taxons considérés à ce jour comme représentatifs de l’endémisme lusitanien, Acanthopleuroceras carinatum atlanticum, Uptonia atlantica nov. sp, Dayiceras dayiceroides, qui sont pour la première fois signalés en dehors du Portugal. La présence de ces ammonites est induite par une configuration paléogéographique locale favorable aux échanges et aux migrations de faune.

Elle témoigne de la large ouverture de la marge vendéenne du Bassin d’Aquitaine sur les bassins proto-atlantiques plus occidentaux que les reconstitutions palinspastiques décrivent comme proches. Elles remettent en cause l’existence d’un endémisme purement lusitanien, au Lias, et suggèrent un particularisme « atlantique » élargi à l’ensemble des bassins proto-océaniques de l’Europe occidentale et à leurs marges.