Les ammonites du pliensbachien inférieur de la Vendée méridionale
Philippe Fauré et Patrick Bohain – 2017
Cette première description du Pliensbachien inférieur de la Vendée (France) est permise par l’étude d’une nouvelle coupe située sur la commune du Bernard et, pour comparaison, de cinq autres coupes de Vendée littorale et de Vendée méridionale. L’étude stratigraphique de détail est précisée ainsi que le contexte sédimentologique, paléoécologique et paléogéographique local.
Les ammonites y sont remarquablement diversifiées. Quatre vingt dix huit taxons d’ammonites distincts sont décrits et illustrés dans cet ouvrage.
Cette étude a permis une nouvelle définition de plusieurs taxons. Deux sont érigés au rang d’espèce nouvelle : Uptonia atlantica nov. sp., qui prolonge dans la Sous-Zone à Masseanum le clade monophylétique des Uptonia ; Aegoceras truemani nov. sp., première espèce d’Aegoceras de la Zone à Davoei. Plusieurs autres, qui étaient peu connus et peu utilisés, sont réhabilités, tels Platypleuroceras amplinatrix, Acanthopleuroceras quadratum et Uptonia regnardi dont un néotype est ici désigné. Une nouvelle interprétation de l’espèce Uptonia jamesoni est proposée.
La résolution biostratigraphique autorisée, notamment par la coupe du Bernard, a permis de répartir les ammonites du Pliensbachien inférieur en 23 biohorizons distincts qui sont corrélés avec la biozonation standard en vigueur dans la Province nord-ouest-européenne
Dans leur grande majorité, les peuplements d’Ammonitina vendéennes sont clairement représentatifs de la Province paléobiogéographique nord-ouest européenne. De rares espèces, dites ubiquistes (Lytoceras, Becheiceras), atteignent la Vendée sous forme de plusieurs ingressions fauniques brèves, oligospécifiques mais riches en individus. Un seul taxon d’affinité nettement téthysienne les accompagne : Radstockiceras gemmellaroi.
L’originalité des associations est cependant marquée par la présence, dans la Zone à Ibex, de plusieurs taxons considérés à ce jour comme représentatifs de l’endémisme lusitanien, Acanthopleuroceras carinatum atlanticum (Mouterde et al., 1983), Uptonia atlantica nov. sp, Dayiceras dayiceroides (Mouterde, 1951), qui sont pour la première fois signalés en dehors du Portugal. La présence de ces ammonites est induite par une configuration paléogéographique locale favorable aux échanges et aux migrations de faune. Elle témoigne de la large ouverture de la marge vendéenne du Bassin d’Aquitaine sur les bassins proto-atlantiques plus occidentaux que les reconstitutions palinspastiques décrivent comme proches. Elles remettent en cause l’existence d’un endémisme purement lusitanien, au Lias, et suggèrent un particularisme « atlantique » élargi à l’ensemble des bassins proto-océaniques de l’Europe occidentale et à leurs marges.
Ouvrage de 275 pages environ, au format 21 x 29,7 cm ENTIEREMENT EN COULEUR avec 60 planches, et de nombreuses figures.
- Prix de l’ouvrage : 40€ (à partir du 3 juillet 2017)
- Frais de port : 8€ (10€ pour 2 volumes)
- ISSN : 0296-2055
- ISBN : 978-2-9548452-8-9
Philippe Fauré parcourt le Jurassique du Sud de la France depuis 1980, date de ses premières publications sur le Lias des Corbières et du Quercy. Il se spécialise tout naturellement dans l’étude paléontologique des ammonites du Lias et ne cessera de les étudier jusqu’à ce jour. Ce sont les Pyrénées, auxquelles il voue l’essentiel de ses travaux, qui animent sa passion de la géologie. Parallèlement à des études de Médecine – métier qu’il exerce toujours en tant qu’Anatomopathologiste – il suit des études scientifiques et passe son DEA de Géologie en 1982. Il soutient sa thèse sur le Lias des Pyrénées en 2002, intégrant les deux versants de la chaîne dans une vaste synthèse lithostratigraphique, paléogéographique et paléontologique. Il a révisé, depuis, de nombreux points de la géologie du Jurassique des Pyrénées (Lias et Dogger), du Languedoc et de la Tunisie septentrionale et centrale.
Patrick Bohain est diplômé d’une École Supérieure de Management. Après 25 années consacrées au développement d’activités stratégiques, il coordonne aujourd’hui les achats pour un groupe agro-alimentaire international. Sa passion précoce pour la géologie et la paléontologie, et ses lieux de vie, l’ont conduit à étudier les gisements lutétiens des Yvelines, puis les faunes de céphalopodes du Hauterivien et du Barrémien du Haut-Var et des Alpes de Haute Provence. Viennent ensuite les gisements emblématiques du Lias et du Dogger de l’Ouest du Bassin Parisien (Calvados, Sarthe, Deux-Sèvres, Maine et Loire). Depuis bientôt 15 ans, il parcourt l’estran et l’arrière-pays vendéen. Orientant ses recherches d’une manière méthodique, à la recherche de chaque affleurement naturel, de chantiers temporaires ou de travaux agricoles. Faisant des relevés de terrain et prélevant méthodiquement les céphalopodes et les faunes associées. La découverte au Bernard d’un gisement carixien exceptionnellement riche, l’a finalement conduit à étudier d’autres affleurements de cet étage à l’échelle du département, avec l’ambition, avec ce premier chapitre sur les céphalopodes du Carixien vendéen, de porter cette richesse paléontologique à la connaissance du plus grand nombre. Il revendique son statut de paléontologue amateur, position enviable de celui qui « ne sait pas » et qui prend un plaisir infini à échanger avec « ceux qui l’éclairent ».