Éponges fossiles des sables du terrain crétacé supérieur des environ de Saumur

A. Courtillier – 1873

L’étage sénonien de d’Orbigny, parfaitement caractérisé par les fossiles qu’il contient, ne termine pas probablement chez nous, la série des terrains crétacés. Il est presque partout recouvert par une couche de sable rouge ou blanc, quelquefois composée de ces deux nuances alternant d’une manière assez régulière, qui atteint souvent une puissance assez considérable. Les coteaux au sud de Saumur en sont presque entierement formés, et un puits creusé sur la butte de Bournan, à un kilomètre de notre ville, n’en a pas atteint l’extrémité à trente cinq mètres de profondeur. Ces sables, dans leur partie inférieure, ne renferment aucune trace d’êtres vivants, mais à leur surface ils sont terminés par une couche de fossiles qui varie de vingt centimètres à un mètre d’epaisseur, et qui renferme une faune ou inédite, ou classée par les auteurs dans la craie blanche ou terrain crétacé supérieur, étage Sénonien de d’Orbigny. C’est dans cette couche seulement, qu’on trouve, chez nous, tous ces Amorphozoaires, Syphonia, Jerea, etc., que je n’ai jamais rencontrés mêlés à tous les autres fossiles de l’étage sénonien proprement dit. Quelquefois seulement ils existent à la surface du sol, ou empâtés dans une argile blanche sableuse, mais lorsqu’on les regarde avec attention, on voit qu’ils ont été transportés dans ces lieux par une cause accidentelle, et on trouve toujours leurs cavités remplies du sable rouge où ils ont été primitivement déposés, ce qui confirme leur première origine. Ces sables, auxquels pour me reconnaitre j’ai donné le nom de sénonien supèrieur, forment le sol de toutes nos landes et le sommet d’une partie de nos coteaux. Les landes de Vernantes, de Marson, de la forêt de Fontevrault en sont entièrement composées. Ayant réuni un assez grand nombre de fossiles de ce terrain, j’ai trouvé beaucoup d’espèces d’amorphozoaires, que je crois inédites. C’est dans l’intention de faciliter le travail qui pourra peut-être se faire un jour sur ces genres de polypiers, encore si peu observés, que je publie les espèces que j’ai pu rencontrer, laissant à plus savant que moi le soin de rectifier les erreurs que j’aurai pu commettre. La grande difficulté de cette étude, c’est d’avoir des échantillons bien conservés, ce qui est assez rare ; aussi, sonvent des espèces ont-elles été mal déterminées parce qu’elles étaient ou incomplètes ou tellement usées, qu’il était impossible de les classer d’une maniere positive.

Comme ce n’est pas un ouvrage régulier que j’entreprends ici, je ne chercherai pas à suivre un ordre méthodique : je décrirai les genres à mesure qu’ils se présenteront et qu’ils seront assez nombreux pour offrir quelque intérêt. Ainsi, je commencerai par le genre Rhysospongia, de d’Orbigny, qui n’en a décrit qu’une seule espèce, et cependant les formes sont si variées, qu’il est impossible de les réunir toutes. Ayant eu à ma disposition un assez grand nombre de ces polypiers, j’ai trouvé assez de types semblables pour former des groupes assez réguliers que je donne comme espèces pour en faciliter l’étude, sans y attacher une importance réelle ; car pour en être bien certain, il faudrait connaître l’animal qui les a formés, et tout le monde conviendra que c’est assez difficile.”

A. Courtillier, 1873

Ouvrage de 110 pages, au format 16 x 24 cm avec 37 planches, imprimé dans le respect de l’édition originale en noir et blanc, sur un bouffant 90 gr ivoire, couverture mat 300 gr.

  • Prix de l’ouvrage : 15€ (frais de port inclus)

Cette première description du Pliensbachien inférieur de la Vendée (France) est permise par l’étude d’une nouvelle coupe située sur la commune du Bernard et, pour comparaison, de cinq autres coupes de Vendée littorale et de Vendée méridionale.

L’étude stratigraphique de détail est précisée ainsi que le contexte sédimentologique, paléoécologique et paléogéographique local. Les ammonites y sont remarquablement diversifiées. Quatre vingt dix huit taxons d’ammonites distincts sont décrits et illustrés dans cet ouvrage. Cette étude a permis une nouvelle définition de plusieurs taxons. Deux sont érigés au rang d’espèce nouvelle : Uptonia atlantica nov. sp., qui prolonge dans la Sous- Zone à Masseanum le clade monophylétique des Uptonia ; Aegoceras truemani nov. sp., première espèce d’Aegoceras de la Zone à Davoei.

Plusieurs autres, qui étaient peu connus et peu utilisés, sont réhabilités, tels Platypleuroceras amplinatrix, Acanthopleuroceras quadratum et Uptonia regnardi dont un néotype est ici désigné. Une nouvelle interprétation de l’espèce Uptonia jamesoni est proposée. La résolution biostratigraphique autorisée, notamment par la coupe du Bernard, a permis de répartir les ammonites du Pliensbachien inférieur en 23 biohorizons distincts qui sont corrélés avec la biozonation standard en vigueur dans la Province nord-ouest-européenne.

L’originalité des associations est cependant marquée par la présence, dans la Zone à Ibex, de plusieurs taxons considérés à ce jour comme représentatifs de l’endémisme lusitanien, Acanthopleuroceras carinatum atlanticum, Uptonia atlantica nov. sp, Dayiceras dayiceroides, qui sont pour la première fois signalés en dehors du Portugal. La présence de ces ammonites est induite par une configuration paléogéographique locale favorable aux échanges et aux migrations de faune.

Elle témoigne de la large ouverture de la marge vendéenne du Bassin d’Aquitaine sur les bassins proto-atlantiques plus occidentaux que les reconstitutions palinspastiques décrivent comme proches. Elles remettent en cause l’existence d’un endémisme purement lusitanien, au Lias, et suggèrent un particularisme « atlantique » élargi à l’ensemble des bassins proto-océaniques de l’Europe occidentale et à leurs marges.