Études Paléontologiques sur les dépôts jurassiques du Bassin du Rhône
Eugène Dumortier – 1864/1874
Cette œuvre maîtresse, est encore aujourd’hui citée, dans le monde entier, par tous les chercheurs ayant à travailler sur les fossiles du Lias. Les quatre tomes totalisent 1130 pages et 187 planches : plus de 1000 espèces sont décrites et près de 700 figurées.
En préambule à cet ouvrage, Dumortier écrit : « Ce livre n’est pas une description régulière, au point de vue de la paléontologie, de la vaste contrée comprise sous le nom de Bassin du Rhône, mais c’est la réunion des observations que j’ai pu faire dans un bon nombre de localités… Mon travail sera nécessairement très incomplet pour certaines contrées et pour certaines subdivisions des terrains jurassiques. Placé à Lyon, à peu près au centre du Bassin, j’ai pu mieux étudier les points qui étaient à ma portée, et comme ces points comprennent surtout le Lias et l’oolithe inférieure, il en résulte que les détails seront plus nombreux et plus précis sur la paléontologie de cette partie du Jurassique. »
Effectivement, ce sont les gisements des alentours immédiats de Lyon : Mont d’Or, Loire (environs de Charlieu) et mines de fer de l’Isère (La Verpillière, Saint-Quentin-Fallavier…) et de l’Ain (Villebois, Serrières-de-Briord…) qui lui ont fourni l’essentiel des fossiles de sa collection, fossiles qui appartiennent au Lias (de l’Hettangien au Toarcien) et au Dogger inférieur (Aalénien, Bajocien). L’ensemble de sa collection comptait d’après Falsan, qui écrivit sa notice nécrologique, plus de 50 000 échantillons, aujourd’hui conservée au Centre des collections du Muséum de Lyon.
Ouvrage en 4 tomes de 1544 pages, au format 16 x 24 cm avec 187 planches.
- Prix de l’ouvrage : 120€ (30€ par tome)
- Frais de port : 9€ (pour les 4 tomes)
- Infra-Lias (260 p.) : ISBN 978-2-917151-99-0 (T1)
- Lias inférieur (364 p.) : ISBN 978-2-917151-98-3 (T2)
- Infra moyen (450 p.) : ISBN 978-2-917151-97-6 (T3)
- Infra supérieur (470 p.) : ISBN 978-2-917151-96-9 (T4)
Eugène Dumortier (1801-1876) était le quatrième enfant d’un fabricant de dorures lyonnais honorablement connu. Il réussit dans les affaires en continuant l’exploitation familiale.
Ayant acquis «une honnête fortune», il se tourna vers les sciences. Alors qu’il atteignait la cinquantaine, il devint étudiant en géologie sous la direction de Fournet, apprit l’anglais et l’allemand et, entièrement pris par sa passion, liquida définitivement ses affaires. Il se lia alors avec Victor Thiollière, qui suivait un cheminement parallèle et fut son compagnon de «courses» dans le Mont d’Or.
En 1853, Dumortier fut admis au nombre des membres de la Société Impériale d’Agriculture, d’Histoire naturelle et des Arts utiles de Lyon. En 1853, il lut sa première communication géologique sur un bloc contenant des pholades, trouvé à Saint-Quentin-Fallavier (Isère). Ses premières notes importantes parurent en 1857, parmi lesquelles : « Note sur quelques fossiles peu connus ou mal figurés du Lias moyen », d’après des échantillons recueillis au Mont d’Or surtout, au cours d’une des nombreuses sorties qu’il effectua avec son ami Thiollière.
Le fruit de ses efforts va se traduire par la parution en 1864 du premier tome des « Études paléontologiques sur les dépôts jurassiques du Bassin du Rhône », consacré à l’Infra-Lias (= Hettangien). Les tomes 2 (Lias inférieur), 3 (Lias moyen) et 4 (Lias supérieur) suivront en 1867, 1869 et 1874. La parution de la première partie de l’ouvrage reçut le meilleur accueil et lui valut d’être admis en 1865 à l’Académie des Sciences, Belles Lettres et Arts de Lyon ; son discours de réception porta sur la notion de temps en géologie, notion d’une durée incalculable à l’époque.
La réalisation de cette grande œuvre mobilisera désormais toute l’activité de Dumortier jusqu’à sa mort, en dehors de quelques courts articles et de la publication, en hommage à Thiollière, de l’ouvrage posthume de ce dernier «Description des poissons fossiles du Bugey», accompagné de planches lithographiques remarquables. Elu vice-président de la Société géologique de France en 1875, il devint malheureusement aveugle et ne put poursuivre la tâche pour laquelle il avait rassemblé un matériel considérable. Il mourut en 1876, un peu avant la parution de son dernier ouvrage qui fut en grande partie rédigé par Fontannes : «Description des ammonites de la zone à Tenuilobatus de Crussol (Ardèche)»
Nous remercions ici Louis Rulleau pour ces indications biographiques